|
Le
viaduc de Millau est une vitrine spectaculaire pour l'acier dans les ponts. Avec le tablier et les pylônes en acier, ce pont établit des avancées structurelles dans plusieurs domaines : la conception en
travées multi-haubanées, l'utilisation de palées provisoires pour l'installation du
tablier et la résistance contre les effets des vents
turbulents.
Le viaduc résulte d' une recherche
appronfondie en matière de construction, pour permettre à
cet ouvrage de ne pas gâcher le paysage et de résister au mieux
aux contraintes imposées par le
site. Le choix d'un tel tablier résulte du fait qu' un tablier
métallique mince et haubané, résiste mieux aux vents violents auquels
la région est
soumise.
Lors de rafales, les piles et les pylônes participent à la résistance
en flexion longitudinale. Le tablier sera lancé dans le vide par tronçons
succesifs, comme un énorme vaiseau d'acier voguant sur
l'eau. Entre chaque poussée, le tablier sera soutenu par d'énormes palées
rouges en acier (certaines pésentent plus de 1200 tonnes).

La forme des piles est novatrice. En effet,
ces piles sont construites en fûts doubles, c'est à dire que la base
ressemble à un caisson, mais à partir d'une certainne hauteur la pile
se sépare en deux fûts : cela forme un Y. Cette forme spéciale permet
ainsi de résoudre de délicats problémes de dilatation thermique. Le cahier
des charges relatif aux éxigences
concernant la solution de coffrage était trés vaste : les consoles grimpantes
devaient étre conçues pour des vitesses de vent allant jusqu'à 180 km/h
et les coffrages pour des vitesse de bétonnage élevées (Pression de bétonnage
de 100 kN/m²). Les pylônes sont aussi en métal et en forme de Y
renversé orienté longitudinalement par rapport aux fûts dédoublés des
piles. La liaison entre les pylônes et le tablier est constitué par un
encastrement réalisée par une entretoise métallique. L'ouvrage est constitué de
huit travées
haubanées. Chaque travée est supportée à l'aide de haubans ancrés de
part et d'autre des pylônes. Le haubanage en nappe axiale,
comporte 11 haubans par nappe, disposés en semi-éventail et espacés de
12.51 m. Les piles ont des hauteurs variables : entre 77.56 m pour la
plus petite (P 7) et 244.96
m pour la plus grande (P 2). Ces hauteurs dépendent de la topographie
du terrain et du profil en long de l'ouvrage. Le tablier repose sur les
piles par l'intermédiaire d'appuis sphériques formant une liaison de
type rotule. Les appareils sont fixés aux piles par des câbles de pré-contraintes.
Afin de retarder la fissuration des piles, les fûts dédoublés sont précontraints
sur toutes leur hauteurs par 8 câbles 19 T 15 S. Les piles ont des fondations
semi profondes formées par une semelle rectangulaire de 3.5 m à 5 m d'épaisseur
reposant elle-même sur des puits
marocains (rond). Le diamétre est de l'ordre de 5 à 8
métres. La profondeur est de 16 à 18 métres. La profondeur dépend de
la nature du sol rencontrée. Chaque
pylône en forme de "Y" a une hauteur de 87
m. Ils sont constituées de 2 parties : la premiére qui constitue les
jambes du pylones (38 m) et la deuxiéme qui constitue le mât du pylône
(47 m). Le tablier est constitué par un caisson métallique trapézoïdal
de 4.20 m de hauteur. Le raidissage transversal du tablier est assuré par
des diaphragmes en treillis espacés de
4.17 m en zone courante. Le raidissage longitudinal est assuré par des
augets traversant les diaphragmes.

|